« Le métier de journaliste est un métier d’exigence. Surtout si l’on prétend devenir bon. Et un bon journaliste c’est, d’abord et avant tout, un journaliste honnête qui considère les faits comme sacrés, parce que porteurs de sens. C’est aussi un journaliste doté d’une vive curiosité intellectuelle et d’une culture approfondie, celles-ci lui permettant d’aborder tout au long de sa carrière, avec un bonheur égal, les domaines les plus divers. On attend d’un bon journaliste que, sans jamais perdre de vue l’intérêt général, il enquête avec rigueur pour comprendre – car l’investigation n’est pas un genre particulier mais une disposition naturelle – et sache mettre la réalité en perspective afin que le lecteur se forge sa propre opinion. On attend de lui que, par la pratique modeste et patiente de son métier, il rende compte le plus objectivement possible et n’hésite pas à « porter la plume dans la plaie »(1) ni à révéler, pourvu que cela serve l’intérêt public, des informations – vérifiées – susceptibles de heurter, choquer ou inquiéter. Selon qu’il s’agit de la presse écrite, de la radio, de la télévision ou d’Internet, il est plusieurs professions mais un seul et unique métier : journaliste ».1) La formule est d’Albert Londres
«Etre journaliste, c’est être là où bat le cœur du monde » disait Françoise Giroud.
Une présence devenue de plus en plus virtuelle ces dernières années…Signe de la mutation inéluctable, et sans doute irréversible, du métier.
Avec l’apparition des nouvelles technologies en général, et d’Internet en particulier, immédiateté, interactivité et gratuité font désormais parti de l’environnement quotidien du journaliste d’aujourd’hui.
Un journaliste doit naviguer entre réactivité extrême et fiabilité impérieuse. Eviter les écueils du sensationnalisme et tenir bon la barre de la rigueur, du souci de la précision et de l’objectivité. Exercice périlleux. Celui-ci a d’ailleurs déjà montré ses limites et a même parfois conduit au naufrage.
A l’heure du « journalisme participatif », via les réseaux sociaux et autres forums et blogs, l’information foisonne, circule, s’échange, vit…Et le professionnel n’en a plus forcément la primeur.
Tout ceci nous amène progressivement à endosser de nouveaux rôles : ceux de défricheurs- décrypteurs d’informations.
Plus que jamais, cela nécessite discernement, pédagogie, rigueur, mise en perspective, impartialité…
Plus que jamais, il est aussi nécessaire, voire salutaire, de sortir des mécanismes «ronronnants », de fuir les dogmes, les tentations du suivisme et les visions formatées.
Assimiler les évolutions technologiques et culturelles sans renier les bases du métier…Capter l’air du temps, s’en imprégner sans s’y fourvoyer. Voilà sans doute l’un des principaux défis pour les années à venir.