CASSEURS
DE MINES
Présent au Kosovo dès l’arrivée des forces
sur le théâtre, l’EOP -Elément Opération
de Déminage et de Destruction- a pour mission principale de détruire
et sécuriser les engins explosifs retrouvés dans la région.
Entre les mines antichars, antipersonnelles, sous
munitions ou encore les obus de mortier, la région du Kosovo
est minée par les engins explosifs depuis la fin du conflit de
1999. Insérés au cœur du régiment de génie
militaire, l’EOP se trouve sur toutes les zones où des
munitions non explosées peuvent encore blesser ou tuer. Son objectif
: déminer et sécuriser les sites post conflit.
Ici, au Kosovo, le principal danger provient des sous
munitions non explosées des bombardements de l’OTAN. En
moyenne, le groupe de déminage se rend sur cinq opérations
de neutralisation par semaine. Aussi
bien pour les militaires que les civils, ces engins s’apparentent
à de véritables bombes à retardement. Les membres
de l’EOP du 13ème régiment de génie, basés
dans la brigade multinationale Nord Est, s’occupent en priorité
de missions de déminage de munitions dites conventionnelles.
Cette équipe se partage le travail de déminage avec les
démineurs belges et danois. Mais leur domaine de compétence
est beaucoup plus large. « Nous intervenons en majorité
sur des mines ou des munitions non explosées mais le service
de déminage français s’occupe aussi des munitions
chimiques et des explosifs à vocation terroriste » explique
le sous-officier responsable de l’équipe.
Le matériel d’intervention est très
sophistiqué. Entre le « Jodot », jet à eau
utilisé pour pulvériser un colis suspect ou encore les
micro charges d’explosifs mises en place pour perforer les munitions
non explosées, l’équipe utilise différents
moyens de neutralisation. « Sur ce théâtre, la majorité
des opérations a pour but de neutraliser un engin explosif. Nous
utilisons en majorité la méthode de neutralisation pyrotechnique
» confie le sous-officier.
Cette méthode utilise la détonation d’une petite
charge, près ou dans la munition, afin de créer une déflagration
et éviter l’effet de blast. Mais d’autres méthodes
sont utilisés « lorsque l’environnement où
la sécurité des démineurs sont en jeu ».
Très peu pratiquée, la méthode de neutralisation
à distance. Lors des ces interventions, un tireur d’élite
tire, à grande distance, sur l’engin pour le faire exploser.
Mais la première des priorités pour ces démineurs
reste leur sécurité et celle de civils. « Quand
il en va de la vie des gens, je suis intransigeant . Il y a peu de temps
encore, un homme est mort en voulant retirer des mains de sont fils,
l’explosif qui lui servait de jouet »
Bertrand Riotord