REPORTAGE JUIN 2004
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tension
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orthodoxe
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> casseurs de mines
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> enclaves serbes
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> le
loup de Gojbulja
23
> la maîtrise de la violence
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une télé bric et broc
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Kosovo médiatique
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ça plane à Plana
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made in Yougoslavia
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Mitrovica,
ville divisée
Mitrovica
est l’une des principales villes du Kosovo. Séparée
en deux par le fleuve Ibar, Serbes et Albanais sont installés
de chaque côté. Et les populations se mélangent
rarement.
Mitrovica n’est pas jolie. Installée
dans une cuvette, entre plusieurs collines, elle est poussiéreuse
et polluée. La seconde ville du Kosovo se décline en rouge
et gris, parsemée de tâches de couleurs criardes. Ici,
les rues du centre sont goudronnées. Les
maisons de briques en construction côtoient les immeubles en béton
et quelques bâtiments abandonnés. On dit de cette ville
qu’elle est multiethnique. Pourtant, la séparation entre
Serbes et Albanais est visible : le fleuve Ibar semble couper la ville
en deux : au Sud, les Albanais, au Nord, les Serbes. Avec quelques nuances
puisqu’il existe des quartiers serbes au Sud et que des populations
albanaises vivent au Nord. Mais les communautés se mélangent
rarement.
Au Sud, l’Occident s’est installé. La jeunesse se
promène en jeans dernier cri et baskets à la mode. On
retrouve des marques célèbres dans toutes les vitrines,
bien souvent des contrefaçons. Assis en terrasse, ils sirotent
un café ou mangent une glace. Aux effluves de Kebab, s’échappant
de petites échoppes, se mêlent les odeurs de gaz d’échappement
de voitures parfois luxueuse mais le plus souvent vieilles et en mauvais
état. De nombreuses mosquées, flambant neuves, ont été
construites depuis la fin de la guerre en 1999. La seule église
orthodoxe de la ville, Saint-Sava, se trouve dans cette partie. Suite
aux violences du mois de mars, elle a été entièrement.
De l’autre côté du pont principal, symbole de la
division, l’ambiance est plus calme. Les Serbes semblent se faire
discrets. Peu de gens dans les rues. Troquets et boutiques s’alignent
sur une ou deux avenues. Ici, pas de marques affichées. Les femmes
âgées sont vêtues de noir de la tête au pied.
En pleine période électorale, les affiches des partis
politiques se multiplient sur les murs. Et quelques maisons en ruine
témoignent de la haine permanente.
Depuis les événements du mois de mars, la Kosovo Force
(KFOR) s’est réinstallée sur le pont principal,
devenu zone tampon. Plus question de traverser sans montrer patte blanche.
Il faut décliner son identité et expliquer les raisons
de son passage pour se rendre à pied dans l’autre partie
de la ville. Il existe bien sûr deux autres points de passage
à quelques centaines de mètres. Mais le pont d’Austerlitz
reste le plus symbolique. Celui qui canalise toutes les tensions à
chaque montée de violence. La KFOR montre également sa
présence en sillonnant les rues. Pour bien rappeler qu’ici
la guerre devrait être terminée depuis cinq ans.
Solenne Chassagne
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sur les photos pour les agrandir
Soldat
français de la brigade multinationale nord-est posté sur
le toit du centre culturel de Mitrovica et surveillant les passages
de véhicule sur le pont d’Austerliz.
Crédit photo :
Bertrand Riotord
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