Carnet de route, 12 avril 2005
Une journée chargée
d’émotions !
Après une nuit courte mais agréable,
nous nous sommes retrouvés dans le hall de l’hôtel
à 5h20.
Nous trouvons le concept du petit déjeuner de l’hôtel
atypique : une table ronde avec au dessus une étagère
centrale où sont disposés des grilles pains, cafetières
d’eau chaude, de café et de lait. Cyril trouve le concept
sympa mais peu convivial : « c’est nul je l’entends
mais je ne peux pas la voir ! ». Après quelques minutes,
nous pouvons voir qui est du matin et qui ne l’est pas. Il y a
ceux qui mangent ceux qui ne mangent pas, ceux qui parlent et eux qui
n’arrivent pas à décrocher un mot.
Allez ! Il est 5h50, le Lieutenant donne l’ordre
du départ ce qui nous laisse tout juste le temps d’avaler
thé et café chauds et par la même occasion s’ébouillanter
la langue. Tant pis pour toi, Fred, demain tu mangeras plus vite et
tu parleras moins. C’est parti pour le grand frisson, direction
le terminal 1 pour un embarquement prévu vers 8h00. Nous arrivons
porte 16. Le point de rendez- vous est porte 12.
Porte 12, porte 12 c’est où ? Nous avançons dans
le Terminal et tombons sur un rassemblement d’hommes en uniformes.
D’un commun accord nous décidons que la porte12 est ici…Notre
Lieutenant rassemble ses troupes et les passeports qui vont avec. Devant
le guichet, où de nombreux militaires disciplinés sont
rangés dans une file, elle tend nos passeports et, nous doublons
tous ceux qui étaient là avant nous. Du coup, notre groupe
est quasiment le premier à faire enregistrer ses bagages et à
se diriger vers l’embarquement.
L’embarquement est prévu dans deux heures, pour faire passer
le temps, nous sortons tous nos appareils photos numériques.
L’œil averti de Cyril, déclare que c’est celui
de Marion qui gagne la palme du jour. Le concept « palme du jour
» vient d’être décidé, tous les jours
une palme sera remise à quelqu’un.
C’est
en bus que nous rejoignons notre avion. Dans les rangs, nous faisons
connaissance avec des militaires étonnés de voir des civils,
si jeunes, embarquer vers la province du Kosovo. Ils trouvent le projet
très intéressant et sont heureux de nous parler de leurs
différentes opérations extérieures (OPEX). Dans
l’avion, nous prenons place au fond de l’appareil. Tout
le monde à l’air ravi, les sièges sont supers confortables
ce qui nous permet de finir notre nuit. Cerise sur le gâteau,
après un petit somme bien mérité, Marion demande
à un Stewart s’il est possible d’aller voir l’ambiance
du cockpit. Elle revient de sa rencontre le sourire aux lèvres,
un projet d’article et quelques photos.
Il est 12H00, heure locale, nous sommes à Pristina,
capitale économique et administrative de la province du Kosovo.
Il flotte dans l’air une odeur particulièrement prégnante,
due à une usine électrique située à une
vingtaine de kilomètres. Nous sommes accueillis par le Commandant
responsable du centre presse (PIO) de la brigade multinationale nord-est
et le Colonel qui occupe une place de conseiller communication (CONSCOM).
Ils nous emmènent directement au centre presse de Pristina pour
l’obtention de nos accréditations. Nous faisons connaissance
au Coffee Press, autour d’un café. Nous traversons la ville
de Pristina et découvrons une ville vivante, attirante…
la conduite est réservée à des personnes averties
: c’est l’anarchie ! Sur la route qui mène à
Novo Selo, nous croisons une large palette de moyens de locomotion :
des personnes à pieds, en voiture, bus ou même en tracteur.
Au bout de quelques kilomètres, nous arrivons au camp de la brigade
multinationale nord-est (BMN-NE).A peine arrivés, un adjudant
chef nous remets nos FRAG (gilet par balles et casque lourd).
Enthousiastes nous découvrons nos chambres
et partons à la visite du camp. C’est une véritable
micro ville reconstituée avec salle de sports, restaurants, bars
et bâtiments officiels. Il est 19H30, nous rêvons d’un
bon repas. On dirait pas mais notre déjeuner s’est résumé
à un plateau repas goûté dans l’avion, il
y a environ 8H00…
Ca faisait longtemps que nous n’avions pas mangé à
la cantine…Et en plus c’était bon !
Frédérique Vitalis