REPORTAGE 2005
12
mai - découvrir
13
mai - deux cultures
13 mai -
avenir en suspens
13
mai - proximité
13 mai - hôpital
14 mai - hypermarché
14 mai - héros
14 mai
- petit paradis
14 mai - avenir
du Kosovo
15
mai - passion explosion
15
mai - malaise sans nom
15 mai - histoire
d'amour
15
mai - grande muette
16
mai - bonheur retrouvé
16 mai - les Danois
16 mai - les larmes
16 mai - jeunesse
17 mai
- si beau, si froid
17 mai
- tombeau de l'avenir
17 mai - les femmes
18
mai - rêve européen
18 mai - film city
18 mai - entretien
journaliste
CARNET DE ROUTE
11 mai - départ
12 mai - impressions
13 mai - Mitrovica
14 mai - à fleur de peau
15 mai - c'est dimanche
16 mai - exercices
17 mai - english spoken
18 mai - faux départ
INSOLITE
Grande muette ?
Ferrari
Armes
navette
du ciel
ARTICLES
Editorial
Histoires du
Kosovo
Sociétés
ou minorités ?
Deux histoires
divergentes
Statu quo du
Kosovo
ACTUALITES
Deux
maisons, une famille
Changer
la vie des gens
Il
y a un an : la violence ?
Portrait Spahis
Glossaire
Le
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Les sens en éveil - une
normale anormalité ? (photo en bas de page)
L’avion survole Pristina. Ces vallées vertes, ces maisons
de brique rouge, ces paysages façon Montana appartiennent-ils
vraiment à cette province qui s’est enflammée voilà
déjà six ans ? Depuis sept mois que nous travaillons sur
le projet de partir au Kosovo, nos avant papiers ne traitaient que du
conflit, de ses étincelles toujours ardentes. L’intitulé
de l’aventure n’est-il pas d’ailleurs : cinq étudiants
partent en zone post-conflit ? Pourtant à quelques mètres
d’altitude, tout a l’apparence de la normalité.
Notre voiture serpente les routes de Pristina et de ses alentours. Ma
sensation de malaise est renforcée. La circulation est presque
fluide. Les voies sont largement praticables. Les berlines sont monnaie
courante. Finalement, tout me rappelle mon inconscient occidental. Des
panneaux 4X10 vantent les clopes. Les ados se promènent en jean
taille basse ou buggy. Les piétons semblent détendus.
Nous rencontrons les mêmes inconvénients que sur les routes
de campagne françaises : un tracteur ralentit le trafic ! Certes,
les maisons sont en brique d’un rouge vif. Pour plusieurs d’entre
elles, seul le bas est habitable ou utilisable. Les étages supérieurs
attendront des rentrées d’argent pour être terminés.
Un détail, dirai-je. Une particularité de la région…
Les images défilent sous mes yeux. Je veux tout imprimer, ne
rien oublier. Lorsque je me repasse la pellicule, un cliché revient
sans cesse. Nous n’avons pas effectué un seul hectomètre
sans que nous croisions un véhicule de la KFOR, de l’ONU
ou d’ONG. Nous n’avons pas effectué un seul kilomètre
sans faire la rencontre d’un militaire. Je me souviens très
bien les avoir vus. Je me souviens très bien avoir observé
l’attitude des automobilistes ou piétons kosovars à
leur égard. Ils ne leur prêtaient pas la moindre attention.
Comme si cette situation de déploiement exceptionnel était
normale…
Je réalisai alors que si tout me paraissait normal, c’est
tout simplement parce que tout leur parait normal à eux (il s’agit
bien sûr d’un aspect à creuser dans les jours à
venir. Peut-être sont-ils en réalité, beaucoup plus
affectés qu’ils ne le laissent paraître.) Là
est le danger. Si la présence de forces extérieures entre
dans les habitudes, qu’elle s’inscrit de manière
naturelle dans le paysage d’une province en reconstruction, sera-t-il
possible d’en envisager, un jour, le retrait ?
Sylvia Souillet-Désert
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