A l’hôpital de campagne
du « Bat Maroc » (photos en bas de page)
Dans le sud de Mitrovica, l’hôpital marocain
apporte une aide médicale gratuite à la population, aux
populations : un soutien sanitaire civil, ainsi qu’une assistance
médicale à la Kfor.
Au sein de la caserne, le bâtiment hospitalier se mêle
aux autres. A première vue, rien ne le distingue. Un écusson
au-dessus de la porte annonce l’objet de sa présence. Des
militaires patientent sur le perron.
Les services se côtoient au rez-de-chaussée. Une salle
pour les consultations d’urgences. Puis un coin pour chaque spécialité,
de la gynécologie à la chirurgie dentaire, en passant
par la psychiatrie. Le bloc opératoire se trouve au bout d’un
couloir. Et au premier étage, un laboratoire ravitaille la pharmacie
sur place, ou encore les 33 à 60 patients sur leur lit d’hôpital.
Tout pour subvenir aux besoins du malade, d’origine serbe ou albanaise
dans la plupart des cas.
Le couloir, de tout son long, fait office de salle d’attente.
Tous attendent, jeunes et moins jeunes. Plus de quatre patients sur
cinq sont albanais. La médecin en chef adjoint l’explique
par la position de l’hôpital au cœur de la ville :
les Kosovars d’origine albanaise, les KOA, vivent au sud du pont
rebaptisé d’Austerlitz. Ceux d’origine serbe, les
KOS, règnent sur la partie Nord. « L’aide que nous
leur apportons se fait sans aucune distinction ethnique », affirme
Driss Atioui.
Les KOA attendent, probablement avec des KOS. Fatime était là
hier. Et depuis ce matin 8h, elle présente un ticket manuscrit,
reçu à l’entrée, à chaque apparition
de l’urgentiste. Ses deux enfants s’agitent dans le couloir,
ont du mal à tenir en place.
Les 21 médecins, un par spécialité et cinq généralistes,
effectuent entre 150 et 200 consultations par jour. Bénignes
la plupart du temps. Ils opèrent aussi dans les enclaves, tant
serbes qu’albanaises, auprès de personnes âgées
essentiellement, à raison de quarante sorties par semaine.
Depuis la création en novembre 1999 de l’hôpital
de campagne, et au cours des 10 mandats s’étant succédés,
presque 2000 kosovars ont vu le jour.
Sophie Cavalier