ISCPA Lyon - SIRPA Terre Lyon - Reportage au Kosovo

L'ISCPA et l'Armée de Terre organisent un voyage de presse pour les étudiants en journalisme : plus qu'une situation d'apprentissage, une mission réelle pour comprendre comment se reconstruit un pays qui a connu la guerre...


REPORTAGE 2005
12 mai - découvrir
13 mai - deux cultures
13 mai - avenir en suspens
13 mai - proximité
13 mai - hôpital
14 mai - hypermarché
14 mai - héros
14 mai - petit paradis
14 mai - avenir du Kosovo
15 mai - passion explosion
15 mai - malaise sans nom
15 mai - histoire d'amour
15 mai - grande muette
16 mai - bonheur retrouvé
16 mai - les Danois
16 mai - les larmes
16 mai - jeunesse
17 mai - si beau, si froid
17 mai - tombeau de l'avenir
17 mai - les femmes
18 mai - rêve européen
18 mai - film city
18 mai - entretien journaliste

CARNET DE ROUTE
11 mai - départ
12 mai - impressions
13 mai - Mitrovica
14 mai - à fleur de peau
15 mai - c'est dimanche
16 mai - exercices
17 mai - english spoken
18 mai - faux départ

INSOLITE
Grande muette ?
Ferrari
Armes
navette du ciel

ARTICLES
Editorial
Histoires du Kosovo
Sociétés ou minorités ?
Deux histoires divergentes
Statu quo du Kosovo

ACTUALITES
Deux maisons, une famille
Changer la vie des gens
Il y a un an : la violence ?
Portrait Spahis


Glossaire

Le voyage de presse 2004

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Si beau et pourtant si froid : le Kosovo


Les Albanais constituent du fait de l’histoire, des enjeux territoriaux, un peuple éclaté en Albanie, ex-république yougoslave de Macédoine, Monténégro et Kosovo. Dès 1918, les difficultés d’intégration des albanais du Kosovo (KOA) apparaissent à cause d’une différence confessionnelle et linguistique. Les serbes se sont continuellement opposés à leur statut de minorité, revendiquant celui de république plutôt que de province qui leur aurait conféré le droit d’autodétermination.
Après son intégration dans la fédération yougoslave, en 1974, la province devient autonome et dispose du droit de veto sur les décisions de la fédération. Mais elle demeure une des régions les plus pauvres de la Yougoslavie. La suppression de l’autonomie en 1989 et le statut discriminatoire mis en place à l’encontre des albanais dans la province déclenchent la crise du Kosovo où s’opposent revendications historiques et nationalistes des peuples serbes et albanais sur la province.
Six ans après l’intervention de l’OTAN contre les forces serbes et la démilitarisation de l’UCK, le Kosovo est loin d'être le paradis promis. La situation économique désastreuse, avec 70 % de chômage, et le rôle de plaque tournante pour les trafics en tous genres en font une province peu à peu épurée de ses nombreuses minorités. Depuis sa mise sous tutelle, serbes, roms, croates et turcs ont été expulsés par des extrémistes de la communauté albanaise, lorsqu’ils ne furent pas assassinés. Environ 150 églises et monastères orthodoxes, certains bâtis il y a plus de sept siècles, ont été détruits.
Les habitants serbes ou roms qui vivent dans le nord ont dû se replier dans des enclaves protégées par les troupes de la BMN NE / Kfor, et leur liberté de mouvement est strictement limitée par la présence de villages albanais. Golbulja, Priluzje, Svinjare : autant d’enclaves au sud de l’Ibar qui permettent aux habitants non-albanais de survivre. Gardées nuit et jour par des troupes de la Kfor, elles sont le symbole de la scission entre les deux ethnies. La communauté internationale, sous le couvert de la MINUK ainsi que diverses ONG, ont reconstruit la plupart des habitations détruites lors des violences en mars 2004. A Svinjare, des KOA originaires de Vushtrri et Mitrovica sud avaient alors envahi le village pour le brûler. L’été dernier, une entreprise albanaise s’est attelée à leur reconstruction. Mais le résultat reste pourtant misérable, sans compter la contrefaçon. Tanic, 80 ans, est revenu sur ses terres hier. Les ruines de sa maison natale jonchent le jardin. Deux mètres plus loin, son nouvel habitat se dresse fièrement, et s’oppose au confort intérieur : les quatre salles jouissent, pour tout meuble, d’un pauvre lit en fer. Le placard, quant à lui, a pour seules provisions une bouteille de vodka, du coca et la slibo locale… Tanic erre dans les salles vides.
La province est plongée dans la compromission entre la mafia albanaise et les groupes extrémistes, qui sont toujours armés. L'économie du Kosovo est pratiquement inexistante. Il y a encore des coupures de courant, plusieurs heures par jour et dans les deux communautés et les pièces de rechange disparaissent.
En quelques dizaines de mètres, notre vision n’est plus la même. La grande maison d’un riche albanais, qui se ferait beaucoup d’argent en vendant des cigarettes dans le meilleur des cas, de l'héroïne, des femmes ou des garçons dans les pires des cas, laisse place à un tas de ruines, à des maisons aux toits défoncés, à des décharges au milieu d’un point d’eau.
Le statut définitif du Kosovo pourrait être examiné le mois prochain. Demain ou plus tard, les forces armées en présence s’effaceront, au profit de la police du Kosovo, déjà sur place. Les serbes du Kosovo redoutent cet instant. Même s’il existe des lieux comme « Montmartre », au nord de Mitrovica, où la mixité s’effectue sans heurt, ils craignent d’entrer à nouveau en conflit. Nombreux sont ceux qui croient qu’une autre guerre aura lieu. Ils ne provoquent pas. Ils attendent.

« Il est affreux de voir revenir avec des couleurs d'avenir tout ce qu'on détestait dans le passé », écrivait Jean Rostand. Cette idée me donne un goût amer à la vue de cette province, aux allures des vieilles campagnes françaises.

Sophie Cavalier

Crédit photo sophie cavalier : Mitrovica vue de « Montmartre »


 

 


 

 

 

 

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