ISCPA Lyon - SIRPA Terre Lyon - Reportage au Kosovo

L'ISCPA et l'Armée de Terre organisent un voyage de presse pour les étudiants en journalisme : plus qu'une situation d'apprentissage, une mission réelle pour comprendre comment se reconstruit un pays qui a connu la guerre...


REPORTAGE 2005
12 mai - découvrir
13 mai - deux cultures
13 mai - avenir en suspens
13 mai - proximité
13 mai - hôpital
14 mai - hypermarché
14 mai - héros
14 mai - petit paradis
14 mai - avenir du Kosovo
15 mai - passion explosion
15 mai - malaise sans nom
15 mai - histoire d'amour
15 mai - grande muette
16 mai - bonheur retrouvé
16 mai - les Danois
16 mai - les larmes
16 mai - jeunesse
17 mai - si beau, si froid
17 mai - tombeau de l'avenir
17 mai - les femmes
18 mai - rêve européen
18 mai - film city
18 mai - entretien journaliste

CARNET DE ROUTE
11 mai - départ
12 mai - impressions
13 mai - Mitrovica
14 mai - à fleur de peau
15 mai - c'est dimanche
16 mai - exercices
17 mai - english spoken
18 mai - faux départ

INSOLITE
Grande muette ?
Ferrari
Armes
navette du ciel

ARTICLES
Editorial
Histoires du Kosovo
Sociétés ou minorités ?
Deux histoires divergentes
Statu quo du Kosovo

ACTUALITES
Deux maisons, une famille
Changer la vie des gens
Il y a un an : la violence ?
Portrait Spahis


Glossaire

Le voyage de presse 2004

Retour au site de l'ISCPA

 

Le passé, tombeau de l’avenir

Au bout d’un chemin escarpé et poussiéreux, il apparaît. Zasela. Village albanais de quelque 300 âmes, il surplombe Mitro. L’école primaire ouvre le village. Le regard ne se porte pas sur les enfants qui s’éclatent au ballon mais sur un monument. Une stèle à la gloire de Schemsi Ahmeti-Shemi qui appartenait à l’UCK (armée de lutte pour l’indépendance du Kosovo). Les deux règles du gel post-conflit sont respectées : la KFOR française assure la subsistance en apportant cahiers, vêtements et biscuits traduisant la dépendance que nous ne cessons d’évoquer depuis le début de ce voyage ; et un nationalisme ostentatoire.
Acte 1 du gel. Tous les jours, les écoliers apprennent leur avenir auprès d’un symbole de leur histoire, tragique. D’autant que l’écho de Ahmeti est héroïque. La guerre de 1999 ? Leurs professeurs ne leur en ont pas pipé mot. « Ils trembleraient. Je ne peux pas leur expliquer un conflit qu’ils ont vécu. Ils étaient présents quand le village a été détruit puis reconstruit. On ne peut pas dégager ces réalités de leurs têtes », explique le professeur d’anglais. Ne surtout pas expliquer, rester figés, conserver un héritage patriotique et de combattant pour mieux les embrigader dans des oripeaux de rancoeurs. Par ailleurs, que doit-on penser de vagues successives d’enfants qui se rendent sur la tombe de Amed Jashari, autre symbole de l’UCK et tué par les Serbes en 1998, parce que c’est au programme scolaire ?
Dans le camp d’en face, même drame, même rancœur. Dans le secteur serbe, les petites boutiques se font les chantres de la vente de cartes postales à la gloire de Milosevic, hérault du nationalisme serbe. Celui-là même qui rêvait de la Grande Serbie. Celui-là même qui a mis le feu aux poudres, en 1989, en retirant le statut d’autonomie de la province, octroyé aux Albanais par Tito en 1974.

Laisser le temps au temps ?

Plutôt que de réfléchir à un avenir commun, chacun se retranche dans son passé hostile. Les deux communautés sont convaincues que l’autre est l’ennemi. Les Serbes de Mitro nord se refusent à traverser le pont symbolique d’Austerliz pour aller du côté albanais. Trop risqué selon eux. Convaincus sans essayer. Tous ont érigé leurs frontières mentales en frontières territoriales, intangibles et pérennes. Chaque canton se serre les coudes, en face à face avec son rival. Des positions que les forces d’intervention ont cristallisées, consacrant une partition de fait du pays. La KFOR est désormais condamnée à un rôle d’arbitre que les deux communautés sollicitent et sur laquelle elles comptent. Acte 2. Aux yeux de la population un avenir sans la KFOR est un avenir de guerre. Les militaires sont pourtant clairs : nous ne resterons pas pour l’éternité. Dans le même temps, ils assurent qu’ils ne partiront pas tant que les « choses ne sont pas sûres, que les forces de police locales ne sont pas formées » (la KPS). La dernière fois que la KFOR a cru que les choses étaient sûres, qu’elle pouvait regrouper certaines compagnies, il y a eu les 17 et 18 mars 2004. Un évènement tragique qui laisse l’idée d’un retrait, perplexe.
Les Albanais l’assurent : « ça prend du temps ». Les Serbes n’hésitent pas non plus à dire que « ça prend du temps ». Et la KFOR en est convaincue : « ça prend du temps ». Du temps pour quoi ? Pour former les plus jeunes à la conviction nationaliste et à la défense de son territoire jusqu’à la mort ? Autrement dit, les chérubins kosovars, qu’ils soient d’origine serbe ou albanaise, détiennent les clés d’une cohabitation nationale future. Apprendront-ils à connaître l’autre ? Dépasseront-ils l’enseignement idéologique qui leur est inculqué ? Rendront-ils ainsi possible un retrait des troupes de la province, signe de paix durable ?
A l’école de Zasela, un gamin ramasse son manteau qu’il avait accroché sur une barrière entourant la stèle glorificatrice sans un regard pour le « héros ». Mais un large sourire, en revanche, à ses camarades qui lui répondent. Un lieutenant-colonel, fin connaisseur des missions en terrain extérieur n’avait pas manqué de souligner au détour d’une conversation : « J’adore voir des gosses sourire. C’est le signe que la situation va s’arranger. Le signe qu’ils croient en un avenir meilleur ». Souriez les enfants, une vie de paix pourrait bien sortir.

Sylvia Souillet-Désert


 

 


 

 

 

 

  1. pintarbersamamedan.org
  2. https://pintarbersamamanado.org
  3. https://pintarbersamasorong.org/dana
  4. DATA SGP
  5. TOGEL HARI INI
  6. KELUARAN SDY
  7. TOGEL HONGKONG
  8. PENGELUARAN SDY
  9. PENGELUARAN HK
  10. DATA SDY
  11. HK HARI INI
  12. KELUARAN SGP
  13. TOGEL
  14. togel sdy
  15. https://elk-mountain.com/