La passion de l’explosion.
(photo en bas de page)
Le conflit dans les Balkans s’est achevé en 1999, pour
autant, les traces de cette guerre sont loin d’avoir disparues.
Six ans après les terres du Kosovo ne sont pas débarrassées
de l’ensemble des engins explosifs utilisés pendant le
conflit. Le travail des forces de la KFOR a considérablement
réduit le risque lié aux mines antipersonnelle et antichar.
Aujourd’hui plus de 30.000 « sous munitions » manquent
encore à l’appel. Essentiellement, des restes des bombes
larguées par l’armée de l’air Américaine
sur les points haut de la région (collines, zones montagneuses).
Une pratique systématique lorsque un avion de chasse revient
de mission sans avoir fait emploi des ses armes. Pour traiter cette
problématique résiduelle, les membres de l’unité
EOD (Elément opérationnel de déminage) ont été
envoyés sur le terrain. Cette unité crée il y 10
ans est spécialisé dans les opérations de déminage
et de neutralisation de bombes, militaires ou artisanales. Au Kosovo,
trois équipes sont présentes sur le terrain et disponibles
24h/24h en cas de signalement d’un engin à neutraliser.
Français, Danois et Belges interviennent ainsi à tour
de rôle par petits groupes de quatre hommes. Sur les quatre derniers
mois 119 interventions ont été réalisés
sur terrain militaire à la demande de l’UNMIK , ou sur
zone civile selon les sollicitations du KPS ( Kosovo Police Service).
Une affaire de spécialistes
Au sein des forces de la KFOR, les EOD constituent une unité
à part. La technicité des interventions induit la maîtrise
de qualités toutes particulières , à commencer
par un sens aigu du travail en équipe. En effet, chaque situation
se présente comme une nouvelle équation à résoudre.
Les clefs du succès résident alors dans une étude
de l’emplacement de l’explosif , une estimation de sa composition
et une indispensable concertation pour définir le mode d’intervention.
Les moyens mis à leur disposition sont d’ailleurs à
la hauteur de la difficulté de la tâche. Du canon à
eau ultra pressurisé, au robot d’intervention à
55000 euros pièce, les EOD ont accès au nec plus ultra
de la technologie militaire.
Le déminage , de part la diversité des compétences
qu’il nécessite et sa dangerosité s’adresse
avant tout à des passionnés. Le recrutement des membres
s’effectue d’ailleurs sur une base du volontariat qui couvre
l’ensemble du corps des armées.
François Guinle
Crédit photo : François Guinle